RECENSION NO.2 - PIERRE FRANCOEUR ET LES LIBELLULES D'OCTOBRE /DIONNE

LIBELLULES D’OCTOBRE
(Pierre Francoeur, à compte d’auteur, 2021, ISBN 978-2-9820275-0-3) pp 200

LA TRAME : UN ESSAI SUR LA SOLIDARITÉ HUMAINE
Écrit sous la forme d’une fable-satire, l’auteur dévoile dans ce roman un cynisme aigu à l’égard des services publics, chargés de s’occuper des démunis et des laissés-pour-compte. Il en a long à découdre avec les médecins-dieux, de riches égoïstes, animés par le bling-bling , les collections rares et l’appât du gain.
C’est autour de la découverte d’une misérable abandonnée près de leur lieu collectif, une brocante de campagne, ou un petit groupe d’amis se réunit pour planifier leur mission de sauver de l’abandon tous les misérables de leur village. Le groupe ira jusqu’à squatter une maison abandonnée du village pour tenter de sauver ces malheureux qui font l’objet d’un juteux trafic humain avec la complicité des services collectifs de santé et de personnes mal intentionnées. Le groupe négociera une prise en charge par les pouvoirs publics locaux peu engagés et par divers moyens d’action consistant à attirer de riches clients médecins, entre autres, à découvrir et acheter les trésors de leur brocante, objets de collections, et inventions ensevelies sous des tumulus-mémoire semés, ici et là, dans la cour arrière de la brocante. Tout ceci mène à des péripéties rocambolesques et à la découverte d’un réseau de tunnels sous les tumulus-mémoire qui cachent bien des surprises à ceux qui s’y aventurent.
LES PLUS
· L’écriture est riche, vivante et la plume est alerte
· Le vocabulaire est foisonnant et manifeste la formation classique de son auteur
· Le rythme est rapide et soutenu par des phrases courtes
· Les noms de personnages sont farfelus, drôles et nous ramènent à l’idée de la satire ou de la fable (Rumeur, l’Ami, Vau-l’eau, Chi Chi, fou braque, Clou, Lumières du temps, Nouveau-Venu et Théo). L’auteur ne manque pas d’esprit créatif.
· Description cynique de l’échec du système social et de santé (de la province ou de ce monde imaginaire) et encore, plus pitoyable, l’inaptitude ou le manque d’intérêts envers ceux qui ne comptent pas dans la société traversent encore le temps et les frontières.
LES MOINS
· La trame se déroule trop lentement au départ (quarante premières pages) pour bien camper les personnages.
· Un certain travail doit être fait par le lecteur pour comprendre les caractères et les personnalités particulières des personnages. Le lecteur ne sait pas dans quelle aventure ou le roman le mènera.
CONCLUSIONS
Il faut lire ce livre avec une certaine concentration, sinon vous risquez de vous perdre dans les méandres fantasmagoriques du récit.