RECENSION NO.1 - KEN FOLLET ET LA GÉOPOLITIQUE DE LA FIN DU MONDE
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RECENSION NO.1 - KEN FOLLET ET LA GÉOPOLITIQUE DE LA FIN DU MONDE
Ken Follet intitulé – Pour rien au monde, éditions Robert Lafond, pp 777 (2021).
On aurait pu affubler ce livre également du titre suivant : l'engrenage nucléaire.
Ce sujet m’interpelle comme certains d'entre vous qui ont de l'intérêt pour les relations internationales.
Nous, Canadiens, sommes tellement inconscients de ces jeux dangereux auxquels s'adonnent les grandes puissances nucléaires que le jour où cela nous pètera au-dessus de nos têtes, nous serons tous endormis au gaz dans notre impuissance.
Voici ma première recension de notre blog
Un responsable progressiste du Service des renseignements chinois sous la vindicte de son chef jaloux. Une jeune agente de la CIA, amoureuse d’un collègue français (DGES) en poste au Tchad. Elle est chargée d’une mission de lutte antiterroriste dans le désert. Une femme présidente des États-Unis, républicaine modérée naviguant entre la menace d’une guerre nucléaire, sa fille adolescente et ses propres problèmes de couple. Cela, sans oublier les fanfaronnades populistes d’un adversaire démagogue, dans lequel nous reconnaissons tous Trump ! Et, forcément nous pensons à ce qu’il aurait fait en notre nom (occidentaux) dans ce bras de fer entre quelques nations militairement puissantes. Lui, le maître du chaos.
Ken Follett tisse les parcours d’individus entre les mains desquels repose la destinée de la planète. Les lignes de force et les réseaux d’influence invisibles s’entrelacent autour de leurs valeurs, de leur vécu et leurs objectifs. Ce roman (pour tous) est construit de manière brillante sur des données géopolitiques précises et irréfutables. Le récit est mené à pas cadencés, dans un engrenage époustouflant où personne ne peut vraiment gagner ou sauver l’essentiel !
La réalité dans ce roman d’anticipation est que chaque nation essai de montrer sa force autant à ses alliés qu’à ses ennemis. C’est une question de se mesurer par rapport à l’autre et à prendre sa place dans le concert des nations. Quand on a l’air fort, on risque moins de se faire défier ou abuser par la convoitise des autres nations. Le paysage géopolitique de l’Asie de l’Est est complexe avec une multitude de variables. Il s’exerce un véritable jeu d’échecs. Les nœuds gordiens sont quasi impossibles à dénouer sans perdants. Quant au contexte de l’Afrique, celui-ci est en pleine mutation avec les événements récents au Mali, au Burkina Fasso et au Niger. Les djihadistes, le groupe Wagner et la Russie, la France et ses alliés africains et occidentaux sont présents sur cet échiquier pour jouer la carte de la sécurité du front occidental, lequel glisse sournoisement dans le giron de l’attraction économique de la Chine.
Follet a su s’entouré de conseillers et de chercheurs haut de gamme : Catherine Ashton, ex-commissaire aux Affaires étrangères de l’Union européenne, Marc Lanteigne, politiste canadien et professeur de sciences politiques (politique comparative) à l’université de Norvège. Et, même Gordon Brown, ancien premier ministre du Royaume-Uni de 2007-2012. Les armes utilisées, la cellule de crise et le centre des opérations sont décrits avec justesse et détails. L’architecture de ce roman est bien documentée, mais elle dévoile des failles chez certains des personnages. Par exemple, comment Abdul (libanais d’origine) peut-il s’enticher d’une femme aux antipodes de sa culture américaine, si belle soit-elle ? Abdul, agent de la CIA, réussit à convaincre la DGSE de délivrer des passeports français (citoyenneté) à des migrants sans aucun papier ni cote de sécurité ? Les passeports sont porteurs de lourdes responsabilités pour le pays qui les émettent. Ce n’est pas le simple document banalisé comme dans ce roman.
En conclusion, ce roman est agréable à lire. Il a été écrit pour des lecteurs Américains à travers des histoires parfois mièvres de personnages qui portent une trame de l’histoire à rythme intense. Le lecteur est définitivement bien servi en action et suspense. Ce roman est une mise en garde contre les conclusions et interprétations faciles de nos dirigeants politiques qui ont notre destin en main. À quand le film ?
Ma note : 7/10
On aurait pu affubler ce livre également du titre suivant : l'engrenage nucléaire.
Ce sujet m’interpelle comme certains d'entre vous qui ont de l'intérêt pour les relations internationales.
Nous, Canadiens, sommes tellement inconscients de ces jeux dangereux auxquels s'adonnent les grandes puissances nucléaires que le jour où cela nous pètera au-dessus de nos têtes, nous serons tous endormis au gaz dans notre impuissance.
Voici ma première recension de notre blog
Un responsable progressiste du Service des renseignements chinois sous la vindicte de son chef jaloux. Une jeune agente de la CIA, amoureuse d’un collègue français (DGES) en poste au Tchad. Elle est chargée d’une mission de lutte antiterroriste dans le désert. Une femme présidente des États-Unis, républicaine modérée naviguant entre la menace d’une guerre nucléaire, sa fille adolescente et ses propres problèmes de couple. Cela, sans oublier les fanfaronnades populistes d’un adversaire démagogue, dans lequel nous reconnaissons tous Trump ! Et, forcément nous pensons à ce qu’il aurait fait en notre nom (occidentaux) dans ce bras de fer entre quelques nations militairement puissantes. Lui, le maître du chaos.
Ken Follett tisse les parcours d’individus entre les mains desquels repose la destinée de la planète. Les lignes de force et les réseaux d’influence invisibles s’entrelacent autour de leurs valeurs, de leur vécu et leurs objectifs. Ce roman (pour tous) est construit de manière brillante sur des données géopolitiques précises et irréfutables. Le récit est mené à pas cadencés, dans un engrenage époustouflant où personne ne peut vraiment gagner ou sauver l’essentiel !
La réalité dans ce roman d’anticipation est que chaque nation essai de montrer sa force autant à ses alliés qu’à ses ennemis. C’est une question de se mesurer par rapport à l’autre et à prendre sa place dans le concert des nations. Quand on a l’air fort, on risque moins de se faire défier ou abuser par la convoitise des autres nations. Le paysage géopolitique de l’Asie de l’Est est complexe avec une multitude de variables. Il s’exerce un véritable jeu d’échecs. Les nœuds gordiens sont quasi impossibles à dénouer sans perdants. Quant au contexte de l’Afrique, celui-ci est en pleine mutation avec les événements récents au Mali, au Burkina Fasso et au Niger. Les djihadistes, le groupe Wagner et la Russie, la France et ses alliés africains et occidentaux sont présents sur cet échiquier pour jouer la carte de la sécurité du front occidental, lequel glisse sournoisement dans le giron de l’attraction économique de la Chine.
Follet a su s’entouré de conseillers et de chercheurs haut de gamme : Catherine Ashton, ex-commissaire aux Affaires étrangères de l’Union européenne, Marc Lanteigne, politiste canadien et professeur de sciences politiques (politique comparative) à l’université de Norvège. Et, même Gordon Brown, ancien premier ministre du Royaume-Uni de 2007-2012. Les armes utilisées, la cellule de crise et le centre des opérations sont décrits avec justesse et détails. L’architecture de ce roman est bien documentée, mais elle dévoile des failles chez certains des personnages. Par exemple, comment Abdul (libanais d’origine) peut-il s’enticher d’une femme aux antipodes de sa culture américaine, si belle soit-elle ? Abdul, agent de la CIA, réussit à convaincre la DGSE de délivrer des passeports français (citoyenneté) à des migrants sans aucun papier ni cote de sécurité ? Les passeports sont porteurs de lourdes responsabilités pour le pays qui les émettent. Ce n’est pas le simple document banalisé comme dans ce roman.
En conclusion, ce roman est agréable à lire. Il a été écrit pour des lecteurs Américains à travers des histoires parfois mièvres de personnages qui portent une trame de l’histoire à rythme intense. Le lecteur est définitivement bien servi en action et suspense. Ce roman est une mise en garde contre les conclusions et interprétations faciles de nos dirigeants politiques qui ont notre destin en main. À quand le film ?
Ma note : 7/10
jean-yves dionne- Admin
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Date d'inscription : 15/10/2023
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